
Lundi 8 septembre 2025,
Comment raconter l’origine d’une inspiration, la bonne idée qui s’allumer façon doigts qui claquent, l’émotion qui réjouit ? … Eh bien commençons par ce qui m’a amenée, petite, à l’envie de créer un vêtement.
Revenons à l’originel, retournons ensemble au Pays des Merveilles de mon enfance…
Nous y voilà, je pousse une porte assez lourde, j’entre dans un bureau multicolore d’échantillons, de robraques, de pantones et au détour d’un couloir merveilleux soudain j’ai sept ans et des taches de rousseur, j’habite en Bretagne et mes grands-parents possèdent la plus belle des boutiques, celle des rêves éveillés à imaginer les plus belles robes qui pourraient exister.
J’erre songeuse, des heures durant le long des comptoirs capitonnés de TOUTISSUS COUTURE, 10 rue Saint Salomon, 56000 Vannes.
Ma grand-mère adorée s’appelle Fanette, je ne connais pas le mot styliste et n’en ai nul besoin car mon propos est dans l’imaginaire…


J’ai retrouvé un peu de cette émotion à la lecture d’Émile Zola… Nana… Au Bonheur des Dames… Maintenant également, en écrivant mon inspiration de cette collection éponyme.
Chaque mot me fait vivre et revoir les rangements magnifiquement verticaux, horizontaux, plateaux, rouleaux, noms enchanteurs, classements somptueux : Soirée de bal, Cocktail, Robe de jour, Tailleur de ville, Manteau d’école, Célébrations et cérémonie, Sport chic…
Il est facile d’imaginer des collections quand on a passé son enfance au Pays des lainages Hallenstein, Dormeuil, Harris Tweed, eux-mêmes voisins des Soieries de Lyon et autres jacquards de soie, twill et bourrette, ne pas oublier les taffetas, les moirés, les brocarts, les brochés… Il est vrai que je traînais beaucoup à l’endroit de la soie avant de passer mon chemin et d’aller me promener et réfléchir longuement à ma future robe, ce graal romantique MA ROBE DE MARIÉE, reine sur piédestal, féerique et bruissante, immaculée de songe dans le confidentiel boudoir blanc cassé de Toutissus Couture.
Devant tant de sublimes silences, je tournais respectueusement le dos sur une meilleure idée, juste là, au coin des Dentelles de Calais pour m’en aller retrouver, sautillante, ma maison préférée : La Maison Liberty et mes sept ans. Soudain redevenue sérieuse comme on l’est à cet âge, j’allais déranger la fidèle couturière et lui expliquer mes envies de robes fleuries avec des grands hochements de tête et des mimes d’idées de plis que mes bras accompagnaient avec une conviction qui secouait mes nattes.
C’est dans son atelier attenant à TOUTISSUS Couture que j’ai, à huit ans je crois, débuté ma première robe, avec une assiette pour aboutir l’arrondi du col et de la logique pour composer les manches chauve-souris à l’aide du grand mètre en bois et d’un crayon …. Ma robe « ASSIETTE » … Je souris.
Peut-être un jour, vous plaira-t-elle ?
Sait-on jamais avec les articles de mode ?
Vous l’aurez compris cette collection est un hommage à ma grand-mère adorée, Fanette, à sa boutique somptueuse qui a fait de moi la fondatrice de La Prestic Ouiston, femme joyeuse et légère, désireuse des plus belles matières, amoureuse des couleurs, étonnée de toujours pouvoir quitter le quotidien au magique claquement de doigts, quand ce clic de l’inspiration permet de tout inventer, de tout oublier, quand ce miracle des deux doigts claquent avec sérieux et me rend libre d’imaginer une autre vie dans un nouveau vêtement porté au bras d’un seul amour.
J’espère que vous aimerez TOUTISSUS Couture et cette histoire enfantine, fondamentale.
Je vous embrasse.
Laurence


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